Être enfant à Rome

Naissance

La société romaine est organisée en classes d’âge qui amèneront le jeune romain à devenir un citoyen. C’est une sorte de petit animal, très faible que l’éducation visera à le civiliser

L’accoucheuse y est désignée par le terme obstetrix littéralement

« Celle qui se tient devant. »

Conditions de la naissance

La Sage-femme se place devant la parturiente qui est assise sur une chaise obstétricale. Des servantes aident. Il n’y a pas d’homme. Le père n’intervient qu’après la délivrance.

  • Trois variétés de gestes vont contribuer à façonner le bébé romain.
  • L’emmaillotement,
  • Le bain et les massages

Soranos en particulier conseille d’emmailloter l’enfant dans des linges blancs et serrés qui entravent le mouvement et qui préviennent les risques de déformation des membres ou les lésions de grattage. Restent ainsi 2 ou 3 mois

Soranos. 1 bain par jour. Tiède

Avant l’empire les mères nourrissaient elles-mêmes les enfants. Sous l’empire, dans les familles qui en avaient les moyens le nouveau -né garçon ou fille était confié à une nourrice La nourrice fait plus que donner le sein. Elle s’occupe aidée d’un pédagogue dit nourricier de la bonne éducation des enfants. Les enfants vivent avec eux et prennent les repas avec eux. Plus -tard ils prendront le repas du soir qui avait une sorte de caractère cérémoniel avec les parents et leurs convives.

Les nourrices gardent beaucoup d’amour pour ces enfants telle celle de Néron qui aidera à l’ensevelir alors qu’il est abandonné de tous

Avant l’empire les mères nourrissaient elles-mêmes les enfants. Sous l’empire, dans les familles qui en avaient les moyens le nouveau- né, garçon ou fille était confié à une nourrice

Les Jeux

« Les divertissements des enfants romains sont comparables à ceux qui existent dans toutes les sociétés. Ils jouent aux billes, aux osselets, à la balle. Les petits ont des animaux en bois montés sur des roulettes. Les filles possèdent des poupées et des petits ustensiles de cuisine. Comme tous les enfants ils aiment les panoplies qui leur permettent de se déguiser en soldat ou en gladiateur. Enfin, dans les familles riches, ils ont bien souvent des animaux favoris, chiens, oiseaux, petite chèvre. »   C. Salles. Antiquité romaine p 362

Quelques étapes de la vie

Tout petit il est emmailloté. Normalement la maman lui donne le sein mais la nourrice peut la remplacer. Le père est plus distant

Jusqu’à 14 ans il porte la bulla autour du cou

Éducation 

L’éducation avait pour but de tremper le caractère de façon à ce que devenus grands ils puissent résister au vice ambiant. Seule la sévérité qui terrifie les appétits tentateurs musclera le caractère. P Veyne citant Sénèque dit que « les parents forcent le caractère encore flexible des bébés à supporter ce qui leur fera du bien ; ils ont beau pleurer et se débattre, on les emmaillote étroitement de peur que leur corps encore immature ne se déforme, au lieu de grandir tout droit, et ensuite on leur inculque la culture libérale en recourant à la terreur s’ils la refusent. »

C’est au père qu’il appartient d’être sévère. L’enfant s’adressant à son père l’appelait « dominé » Monsieur. La distance entre parents et enfants était très grande.

« Dans l’ancienne Rome, la mère elle- même élève son enfant. Même dans les grandes familles elle s’honore de rester à la maison pour assurer ce devoir » Marrou p 317

A partir de sept ans l’enfant échappe à la direction exclusive des femmes pour passer sous celle du père. Le père est considéré comme le véritable éducateur et même, plus tard quand il y aura des maîtres, leur action sera considérée comme assimilable à l’influence paternelle.

Les filles restent davantage à la maison à l’ombre de la mère attentives à filer la laine et aux travaux domestiques. Marrou souligne que Livie soumit à ce régime les petites filles d’Auguste

Vers seize ans, l’éducation familiale  prenait fin, l’enfant abandonnait la prétexte et la bulla pour revêtir la toge virile. Durant une année il faisait l’apprentissage de la vie publique guidé par un ami de la famille expérimenté. Ensuite venait le service militaire

Journée d’un écolier romain de 300-310 de n.è.

« Au point du jour je m’éveille, j’appelle l’esclave, je lui fais ouvrir la fenêtre, il l’ouvre aussitôt. Je me dresse, m’assieds sur le bord du lit ; je demande chaussons et souliers parce qu’il fait froid.

Une fois chaussé, je prends une serviette ; on m’en apporte une bien propre. On m’apporte de l’eau pour la toilette, dans un pot : je m’en verse sur les mains, le visage,

Naissance

La société romaine est organisée en classes d’âge qui amèneront le jeune romain à devenir un citoyen. C’est une sorte de petit animal, très faible que l’éducation visera à le civiliser
L’accoucheuse y est désignée par le terme obstetrix littéralement
« Celle qui se tient devant. »
Conditions de la naissance
La Sage-femme se place devant la parturiente qui est assise sur une chaise obstétricale. Des servantes aident. Il n’y a pas d’homme. Le père n’intervient qu’après la délivrance.
•Trois variétés de gestes vont contribuer à façonner le bébé romain.
•L’emmaillotement,
•Le bain et les massages
Soranos en particulier conseille d’emmailloter l’enfant dans des linges blancs et serrés qui entravent le mouvement et qui préviennent les risques de déformation des membres ou les lésions de grattage. Restent ainsi 2 ou 3 mois
Soranos. 1 bain par jour. Tiède
Avant l’empire les mères nourrissaient elles-mêmes les enfants. Sous l’empire, dans les familles qui en avaient les moyens le nouveau -né garçon ou fille était confié à une nourrice La nourrice fait plus que donner le sein. Elle s’occupe aidée d’un pédagogue dit nourricier de la bonne éducation des enfants. Les enfants vivent avec eux et prennent les repas avec eux. Plus -tard ils prendront le repas du soir qui avait une sorte de caractère cérémoniel avec les parents et leurs convives.
Les nourrices gardent beaucoup d’amour pour ces enfants telle celle de Néron qui aidera à l’ensevelir alors qu’il est abandonné de tous
Avant l’empire les mères nourrissaient elles-mêmes les enfants. Sous l’empire, dans les familles qui en avaient les moyens le nouveau- né, garçon ou fille était confié à une nourrice
Les Jeux
« Les divertissements des enfants romains sont comparables à ceux qui existent dans toutes les sociétés. Ils jouent aux billes, aux osselets, à la balle. Les petits ont des animaux en bois montés sur des roulettes. Les filles possèdent des poupées et des petits ustensiles de cuisine. Comme tous les enfants ils aiment les panoplies qui leur permettent de se déguiser en soldat ou en gladiateur. Enfin, dans les familles riches, ils ont bien souvent des animaux favoris, chiens, oiseaux, petite chèvre. » C. Salles. Antiquité romaine p 362
Quelques étapes de la vie
Tout petit il est emmailloté. Normalement la maman lui donne le sein mais la nourrice peut la remplacer. Le père est plus distant
Jusqu’à 14 ans il porte la bulla autour du cou

Éducation

•L’éducation avait pour but de tremper le caractère de façon à ce que devenus grands ils puissent résister au vice ambiant. Seule la sévérité qui terrifie les appétits tentateurs musclera le caractère. P Veyne citant Sénèque dit que « les parents forcent le caractère encore flexible des bébés à supporter ce qui leur fera du bien ; ils ont beau pleurer et se débattre, on les emmaillote étroitement de peur que leur corps encore immature ne se déforme, au lieu de grandir tout droit, et ensuite on leur inculque la culture libérale en recourant à la terreur s’ils la refusent. »
C’est au père qu’il appartient d’être sévère. L’enfant s’adressant à son père l’appelait « dominé » Monsieur. La distance entre parents et enfants était très grande.
« Dans l’ancienne Rome, la mère elle- même élève son enfant. Même dans les grandes familles elle s’honore de rester à la maison pour assurer ce devoir » Marrou p 317
•A partir de sept ans l’enfant échappe à la direction exclusive des femmes pour passer sous celle du père. Le père est considéré comme le véritable éducateur et même, plus tard quand il y aura des maîtres, leur action sera considérée comme assimilable à l’influence paternelle.
•Les filles restent davantage à la maison à l’ombre de la mère attentives à filer la laine et aux travaux domestiques. Marrou souligne que Livie soumit à ce régime les petites filles d’Auguste
Vers seize ans, l’éducation familiale prenait fin, l’enfant abandonnait la prétexte et la bulla pour revêtir la toge virile. Durant une année il faisait l’apprentissage de la vie publique guidé par un ami de la famille expérimenté. Ensuite venait le service militaire
Journée d’un écolier romain de 300-310 de n.è.
« Au point du jour je m’éveille, j’appelle l’esclave, je lui fais ouvrir la fenêtre, il l’ouvre aussitôt. Je me dresse, m’assieds sur le bord du lit ; je demande chaussons et souliers parce qu’il fait froid.
Une fois chaussé, je prends une serviette ; on m’en apporte une bien propre. On m’apporte de l’eau pour la toilette, dans un pot : je m’en verse sur les mains, le visage, dans la bouche ; je frotte dents et gencives ; je crache, me mouche et m’essuie comme il convient à un enfant bien élevé.
J’ôte ma chemise de nuit, je prends ma tunique de corps, mets une ceinture ; je me parfume la tête et me peigne ; j’enroule un foulard autour de mon cou ; j’enfile par-dessus ma pèlerine blanche. Je sors de ma chambre avec mon pédagogue et ma nourrice pour aller saluer papa et maman. Je les salue tous deux et les embrasse.
Je cherche mon écritoire et mon cahier et les donne à l’esclave.
Ainsi tout est prêt et je me mets en route, suivi de mon pédagogue, par le portique qui mène à l’école. »
(l’enfant mangera vraisemblablement un petit gâteau ou un pâté qui sera acheté à la boutique de quelque boulanger)
« Mes camarades viennent à ma rencontre : je les salue et ils me rendent mon salut. J’arrive devant l’escalier ; je monte les marches bien tranquillement comme il se doit. Dans le vestibule je dépose mon manteau ; un coup de peigne, j’entre et je dis : « salut maître » lui m’embrasse et me rend mon salut. L’esclave me tend tablette, écritoire et règle.
• « Salut camarades, donnez-moi ma place (mon banc, mon tabouret). Serre toi un peu – Venez ici – c’est ma place ! – Je l’ai prise avant toi » Je m’assieds et me mets au travail.
(C’est essentiellement la matinée qui est consacrée au travail scolaire, celui-ci pourtant déborde sur la seconde partie de la journée)
« j’ai fini d’apprendre ma leçon. Je demande au maître qu’il me laisse aller déjeuner à la maison ; il me laisse partir ; je lui dis : « Porte toi bien », et il me rend mon salut. Je rentre à la maison, je me change. Je prends du pain blanc, des olives, du fromage, des figues sèches et des noix ; je bois de l’eau fraîche. Ayant déjeuné, je repars à l’école. Je trouve le maître en train de lire ; il nous dit « Au travail »
(A cette époque il n’était pas prévu de temps pour les exercices physiques, l’enfant ne semble pas aller au gymnase mais seulement aux thermes.)
il faut aller se baigner! Oui, c’est l’heure. J’y vais, je fais prendre des serviettes et je suis mon serviteur. Je cours à la rencontre de ceux qui vont au bain et je leur dis à tous et à chacun : » ça va ? Bon bain ! bon souper !» Marrou p 363-364

Âge du mariage ; La surprise de Pierre Grimal en 1979

« Car, et c’est là un fait qui avait passé longtemps inaperçu, mais qui vient d’être découvert et dont maintenant s’impose l’évidence, les Romains pratiquaient volontiers le mariage avec des’’ femmes enfants’’. Quelque répugnance que puisse éprouver la conscience moderne à l’égard d’un tel usage, qui, pourtant est très répandu de nos jours encore du – Maroc au Cambodge-, il existe des témoignages irréfutables prouvant que les jeunes Romaines étaient livrées de très bonne heure à un mari, et que les juristes se sont efforcés de limiter cette coutume….Selon les juristes, l’âge requis pour le mariage est de quatorze ans pour les hommes et seulement de douze pour les femmes mais ils admettent que les fiançailles peuvent avoir lieu pour les filles beaucoup plus tôt . ..
La limite de douze ans, fixée par les juristes pour le mariage des filles …était seulement celle à partir à partir de laquelle le mariage prenait tous ses effets juridiques. De sept à douze ans il ne saurait y avoir mariage aux yeux de la loi, mais seulement tout au plus fiançailles. Le mariage légal ne commence qu’à douze ans, même si la consommation et la vie commune sont intervenues plus tôt. Toutes ces précautions de juristes auraient-elles un sens si la coutume n’avait existé de marier les filles à un âge plus tendre, et bien avant la puberté ? Celle –ci d’ailleurs ne constituait pas pour les juristes eux – mêmes la condition du mariage. On admettait en effet qu’elle se produisait à quatorze ans…mais sciemment, l’on avait malgré cela abaissé de deux ans l’âge requis pour la légalisation du mariage. C’est ce qui ressort nettement d’un passage de Macrobe qui écrit : « Après deux fois sept ans, la vie arrive à la puberté par la force de l’âge ; alors commence chez les garçons le pouvoir de la reproduction et chez les filles la menstruation. C’est pourquoi ces garçons qui sont désormais des hommes sont délivrés de la tutelle qui pèse sur les enfants, dont les filles en revanche sont libérées par les lois deux ans plus tôt à cause de la hâte de leurs désirs. »
Pour désigner la jeune fille qui à cause de son âge ne pouvait pas être considérée comme légalement mariée mais qui était déjà physiquement une épouse, les juristes usent de périphrases telles que « in domum deducta », celle que l’on a conduite dans la maison » ou « loco nuptae », celle qui a rang et fonction d’épouse. » Ainsi s’explique un texte capital inexplicable auparavant et désormais parfaitement clair : » si une femme de moins de douze ans conduite dans la maison commet un adultère … » et ne croyons pas que le fait fût exceptionnel. C’est Ulpien qui le cite entre autres, parmi tous ceux où le crime d’adultère, réellement commis risque d’échapper à la rigueur de la loi.
Un dernier témoignage apporté par un’’ philosophe’’ bon connaisseur des coutumes romaines : Plutarque dans « la vie de Numa » loue son héros d’avoir autorisé les Romains à « épouser des filles de douze ans et moins âgées encore. « Ainsi dit-il, la fiancée apporte la plus grande pureté possible et dans son corps et dans son caractère solution qui permet de réaliser (au mieux) l’accord des caractères dans la vie commune. » …Ces mariages si différents des nôtres étaient-ils heureux ? Il ne semble pas que les femmes, mariées si jeunes aient pris pour autant leurs maris en particulière aversion. »

Historiographie : être enfant à Rome

I- Ouvrages généraux

Histoire de la Rome antique par Lucien Jerphagnon.

En 559 pp il fait ce livre de synthèse où tout est dit sur ce qu’il faut savoir sur ces douze siècles d’histoire romaine. Il le fait avec un grand bonheur d’écriture et un humour parfois corrosif. Essentiellement historien de la philosophie il a commis de nombreux ouvrages et dirigé l’édition de saint Augustin dans la Pléiade. Il fut le professeur de Michel Onfray qui parle abondamment de lui dans l’avant propos de son essai intitulé Cynisme qu’il conclut ainsi : « Depuis maintenant plus de dix ans, nous échangeons lui et moi, une correspondance dans laquelle nous croisons nos vues – qui sont rarement les mêmes sur le détail, toujours les mêmes sur le fond. Parfois j’ose lui parler d’amitié, mais je sais combien il faut se défier des mots. Un dernier point : il s’appelle Lucien Jerphagnon, on peut encore le lire, mais il n’enseigne plus personne. Ces pages lui sont destinées bien sûr. »
Monsieur Jerphagnon nous a quittés ce mois-ci. Cela m’a peiné.

Histoire de la vie privée sous la direction de Philippe Ariès et Georges Duby. Editions du Seuil, 5 volumes1985-1987.
En particulier le premier volume sous la direction de Paul Veyne. Ce spécialiste de l’antiquité regarde souvent d’un œil neuf des choses anciennes telle il y a une dizaine d’années son interprétation des fresques de la villa des Mystères qui semble avoir scandalisé Gilles Sauron. (Les Mystères du Gynécée. Gallimard 1998)
Sur le point de l’enfant à Rome il m’avait appris l’importance du père qui reconnaît ou pas son enfant lors de la naissance. Le fait de l’élever de terre, de le reconnaître conditionne tout son avenir. Reconnu, il entre dans la société. Dans le cas contraire exposé il risque fort de mourir ou de terminer comme esclave.

L’Antiquité romaine, Catherine Salles : Collection in extenso. Larousse.
Edition remaniée de 2000. L’essentiel en un volume avec de surcroît un choix de textes. L’enfant romain résumé en deux pages (361)

Sur l’enfant à Rome

Être enfant à Rome. Jean-Pierre Néraudau , Réalia -Belles lettres 1984
Il traite le sujet.

« Porneia » Aline Rousselle dans Les chemins de l’histoire. P.UF. 1983 Elle montre
comment entre le II° et le IV° siècle de l’ère chrétienne évoluent les mœurs, idée
reprise plus récemment par Peter Brown dans « Le renoncement à la chair » j’y ai
puisé des informations sur le mariage des jeunes filles, leur jeune âge ainsi que
sur le problème de la connaissance de leur corps et le rôle de médecins tel
Soranos d’Éphèse qui venant d’un pays Grec plus évolué essaie de corriger les
erreurs anatomiques des romains notamment sur leur conception de l’hymen

Sur l’Éducation.
Henri-Irénée Marrou. Histoire de l’éducation dans l’antiquité. Seuil, 1948 Réédité en 2 vol collection Point Seuil Histoire.
Revisité par Jean-Marie Pailler et Pascal Payen in : « Que reste-il de l’éducation classique ? Relire le Marrou. Presses universitaires du Mirail/

Sur les moeurs
Catherine Salles : Les bas -fonds de l’antiquité. Robert Laffont 1982. Enfants non reconnus qui parfois sont élevés en vue de la prostitution. Aussi sur le jeune âge. Bien que grecque l’histoire de Nééra nous est connue par le plaidoyer de Démosthène « Contre Nééra. » Achetée par Nicarété qui l’élève pour la prostituer. Elle doit avoir six ans quand sa « mère » commence à en tirer des bénéfices. A Rome « travaillent » vers quatorze ans. « C’est compter bien sûr sans tous les gamins qui traînent dans les rues des bas quartiers de la ville prêts à suivre ceux qui leur offrent quelque menue monnaie ? C’est compter aussi sans les mères peu scrupuleuses prêtes à offrir aux amateurs leurs enfants filles ou garçons, dans la mesure où c’est souvent pour la famille la seule façon de ne pas mourir de faim » p 146

L’amour à Rome , Pierre Grimal, Belles lettres 1979.

Sur l’abandon des enfants « Au bon cœur des inconnus » John Boswell Les enfants abandonnés de l’antiquité à la renaissance. Gallimard 1988. Trad Française 1993 La première partie de l’ouvrage traite de l’antiquité. On y apprend aussi que dans la deuxième partie du XVIII°, à Toulouse, le taux des abandons d’enfants pouvait suivant les années atteindre vingt-cinq pour cent des naissances.

Sources

Histoire naturelle livre 7 Pline l’Ancien ,Collection Panckoucke 1829-1833 ; 20 vol. Le livre 7 de Pline se trouve dans le sixième vol. Intéressant notamment sur la faiblesse de l’animal homme à la naissance mais aussi sur son développement et les idées de l’époque par exemple sur le flux menstruel qui fait tourner le vin, périr les jeunes greffes et dont la vue ternit l’éclat des miroirs. Sur les menstrues, l’idée a duré ; il y a des lustres mais non des siècles, en fait avant d’en trouver en tube, que l’on entendait que la femme indisposée ne pouvait réussir une mayonnaise. De nos jours encore, en Thaïlande l’on pense qu’une femme indisposée ne peut bien réussir la confection de la quasi mythique salade de papaye.

de rerum natura livre IV : 1030-1058 Lucrèce ,pour une théorie de la puberté vue ` par un disciple d’Épicure. Belles lettres. 2 vol. Traduction Ernout. Réédition de
1985

Vies parallèles. Plutarque, Quarto Gallimard 2001Traduction Anne Marie Ozanam avec les enseignants du Mirail, Jean-Marie Pailler, Pascal Payen et Robert Sablayrolles Vie de Numa et de Lycurgue XXVL (IV) 2 « Les romains mariaient leurs filles à douze ans, et même plus jeunes. Ainsi offraient-elles au mari un corps et un caractère particulièrement intacts et purs » p 194

Plaute. Charançon Belles lettres
Suétone Vie de Claude Belles lettres
Martial. Épigrammes
Augustin. Confessions.
Épitecte Manuel

« Les femmes, dès quatorze ans sont appelées « Madame » par les hommes. En conséquence voyant que, pour elles, rien de nouveau ne vient s’ajouter à cela, sinon de coucher avec les hommes, elles commencent à se parer et c’est en cela qu’elles mettent toutes leurs espérances.
Il vaut donc la peine de veiller à ce qu’elles sentent qu’elles ne sont respectées que si elles se montrent modestes et pudiques. »
Epitecte: Manuel (N°40) p 193 (trad.Hadot). LP

la bouche ; je frotte dents et gencives ; je crache, me mouche et m’essuie comme il convient à un enfant bien élevé.

J’ôte ma chemise de nuit, je prends ma tunique de corps, mets une ceinture ; je me parfume la tête et me peigne ; j’enroule un foulard autour de mon cou ; j’enfile par-dessus ma pèlerine blanche. Je sors de ma chambre avec mon pédagogue et ma nourrice pour aller saluer papa et maman. Je les salue tous deux et les embrasse.

Je cherche mon écritoire et mon cahier et les donne à l’esclave.

Ainsi tout est prêt et je me mets en route, suivi de mon pédagogue, par le portique qui mène à l’école. »

(l’enfant mangera vraisemblablement un petit gâteau ou un pâté qui sera acheté à la boutique de quelque boulanger)

« Mes camarades viennent à ma rencontre : je les salue et ils me rendent mon salut. J’arrive devant l’escalier ; je monte les marches bien tranquillement comme il se doit. Dans le vestibule je dépose mon manteau ; un coup de peigne, j’entre et je dis : « salut maître » lui m’embrasse et me rend mon salut. L’esclave me tend tablette, écritoire et règle.

  • « Salut camarades, donnez-moi ma place (mon banc, mon tabouret). Serre toi un peu – Venez ici – c’est ma place ! –  Je l’ai prise avant toi » Je m’assieds et me mets au travail.

(C’est essentiellement la matinée qui est consacrée au travail scolaire, celui-ci pourtant déborde sur la seconde partie de la journée)

« j’ai fini d’apprendre ma leçon. Je demande au maître qu’il me laisse aller déjeuner à la maison ; il me laisse partir ; je lui dis : « Porte toi bien », et il me rend mon salut. Je rentre à la maison, je me change. Je prends du pain blanc, des olives, du fromage, des figues sèches et des noix ; je bois de l’eau fraîche. Ayant déjeuné, je repars à l’école. Je trouve le maître en train de lire ; il nous dit « Au travail »

(A cette époque il n’était pas prévu de temps pour les exercices physiques, l’enfant ne semble pas aller au gymnase mais seulement aux thermes.)

il faut aller se baigner! Oui, c’est l’heure. J’y vais, je fais prendre des serviettes et je suis mon serviteur. Je cours à la rencontre de ceux qui vont au bain et je leur dis à tous et à chacun : » ça va ? Bon bain ! bon souper !» Marrou p 363-364

Âge du mariage ; La surprise de Pierre Grimal en 1979

« Car, et c’est là un fait qui avait passé longtemps inaperçu, mais qui vient d’être découvert et dont maintenant s’impose l’évidence, les Romains pratiquaient volontiers le mariage avec des’’ femmes enfants’’. Quelque répugnance que puisse éprouver la conscience moderne à l’égard d’un tel usage, qui, pourtant est très répandu de nos jours encore du – Maroc au Cambodge-, il existe des témoignages irréfutables prouvant que les jeunes Romaines étaient livrées de très bonne heure à un mari, et que les juristes se sont efforcés de limiter cette coutume….Selon les juristes, l’âge requis pour le mariage est de quatorze ans pour les hommes et seulement de douze pour les femmes mais ils admettent que les fiançailles peuvent avoir lieu pour les filles beaucoup plus tôt . ..

La limite de douze ans, fixée par les juristes pour le mariage des filles …était seulement celle à partir à partir de laquelle le mariage prenait tous ses effets juridiques. De sept à douze ans il ne saurait y avoir mariage aux yeux de la loi, mais seulement tout au plus fiançailles. Le mariage légal ne commence qu’à douze ans, même si la consommation et la vie commune sont intervenues plus tôt. Toutes ces précautions de juristes auraient-elles un sens si la coutume n’avait existé de marier les filles à un âge plus tendre, et bien avant la puberté ? Celle –ci d’ailleurs ne constituait pas pour les juristes eux – mêmes la condition du mariage. On admettait en effet qu’elle se produisait à quatorze ans…mais sciemment, l’on avait malgré cela abaissé de deux ans l’âge requis pour la légalisation du mariage. C’est ce qui ressort nettement d’un passage de Macrobe qui écrit : « Après deux fois sept ans, la vie arrive à la puberté par la force de l’âge ; alors commence chez les garçons le pouvoir de la reproduction et chez les filles la menstruation. C’est pourquoi ces garçons qui sont désormais des hommes sont délivrés de la tutelle qui pèse sur les enfants, dont les filles en revanche sont libérées par les lois deux ans plus tôt à cause de la hâte de leurs désirs. »

Pour désigner la jeune fille qui à cause de son âge ne pouvait pas être considérée comme légalement mariée mais qui était déjà physiquement une épouse, les juristes usent de périphrases telles que « in domum deducta », celle que l’on a conduite dans la maison »     ou « loco nuptae », celle qui a rang et fonction d’épouse. » Ainsi s’explique un texte capital inexplicable auparavant et désormais parfaitement clair : » si une femme de moins de douze ans conduite dans la maison commet un adultère … » et ne croyons pas que le fait fût exceptionnel. C’est Ulpien qui le cite entre autres, parmi tous ceux où le crime d’adultère, réellement commis risque d’échapper à la rigueur de la loi.

Un dernier témoignage apporté par un’’ philosophe’’ bon connaisseur des coutumes romaines : Plutarque dans « la vie de Numa » loue son héros d’avoir autorisé les Romains à « épouser des filles de douze ans et moins âgées encore.  « Ainsi dit-il, la fiancée apporte la plus grande pureté possible et dans son corps et dans son caractère solution qui permet de réaliser (au mieux) l’accord des caractères dans la vie commune. » …Ces mariages si différents des nôtres étaient-ils heureux ? Il ne semble pas que les femmes, mariées si jeunes aient pris pour autant leurs maris en particulière aversion. »

 

Historiographie : être enfant à Rome

Ouvrages généraux

Histoire de la Rome antique par Lucien Jerphagnon.

En 559 pp il fait ce livre de synthèse où tout est dit sur ce qu’il faut savoir sur ces douze siècles d’histoire romaine.  Il le fait avec un grand bonheur d’écriture et un humour parfois corrosif.     Essentiellement historien de la philosophie il a commis de nombreux ouvrages et dirigé l’édition de saint Augustin dans la Pléiade. Il fut le professeur de Michel Onfray  qui parle abondamment de lui dans l’avant propos de son essai intitulé Cynisme qu’il conclut ainsi : «  Depuis  maintenant plus de dix ans, nous échangeons lui et moi, une correspondance dans laquelle nous croisons nos vues – qui sont rarement les mêmes sur le détail, toujours les mêmes sur le fond. Parfois j’ose lui parler d’amitié, mais je sais combien il faut se défier des mots. Un dernier point : il s’appelle Lucien Jerphagnon, on peut encore le lire, mais il n’enseigne plus personne. Ces pages lui sont destinées bien sûr. »

Histoire de la vie privée sous la direction de Philippe Ariès et Georges Duby. Editions du Seuil, 5 volumes1985-1987.

En particulier le premier volume sous la direction de Paul Veyne. Ce spécialiste de l’antiquité regarde souvent d’un œil neuf des choses anciennes telle il y a une dizaine d’années son interprétation des fresques de la villa des Mystères qui semble avoir scandalisé Gilles Sauron. (Les Mystères du Gynécée. Gallimard 1998)

Sur le point de l’enfant à Rome il m’avait appris l’importance du père qui reconnaît ou pas son enfant lors de la naissance. Le fait de l’élever de terre, de le reconnaître conditionne tout son avenir. Reconnu, il entre dans la société. Dans le cas contraire exposé il risque fort de mourir ou de terminer comme esclave.

 L’Antiquité romaine, Catherine Salles : Collection in extenso. Larousse.

Edition remaniée de 2000.  L’essentiel en un volume avec de surcroît un choix de textes. L’enfant romain résumé en deux pages (361)

Sur l’enfant à Rome

Être enfant à Rome.  Jean-Pierre Néraudau , Réalia -Belles lettres 1984

Il traite le sujet.

Porneia » Aline Rousselle dans Les chemins de l’histoire. P.UF. 1983 Elle montre   comment entre le II° et le IV° siècle de l’ère chrétienne évoluent les mœurs, idée                 reprise plus récemment par Peter Brown dans « Le renoncement à la chair » j’y ai  puisé des informations sur le mariage des jeunes filles, leur jeune âge ainsi que                  sur le problème de la connaissance de leur corps et le rôle de médecins tel  Soranos d’Éphèse qui venant d’un pays Grec plus évolué essaie de corriger les erreurs                    anatomiques des romains notamment sur leur conception de l’hymen

Sur l’Éducation.

Henri-Irénée Marrou. Histoire de l’éducation dans l’antiquité.  Seuil, 1948 Réédité en 2 vol collection Point Seuil Histoire.

Revisité par Jean-Marie Pailler et Pascal Payen in : « Que reste-il de l’éducation classique ? Relire le Marrou. Presses universitaires du Mirail/

Sur les moeurs

Catherine Salles : Les bas -fonds de l’antiquité. Robert Laffont 1982. Enfants non reconnus qui parfois sont élevés en vue de la prostitution. Aussi sur le jeune âge. Bien que grecque l’histoire de Nééra nous est connue par le plaidoyer de Démosthène « Contre Nééra. » Achetée par Nicarété qui l’élève pour la prostituer. Elle doit avoir six ans quand sa « mère » commence à en tirer des bénéfices. A Rome « travaillent » vers quatorze ans. « C’est compter bien sûr sans tous les gamins qui traînent dans les rues des bas quartiers de la ville prêts à suivre ceux qui leur offrent quelque menue monnaie ? C’est compter aussi sans les mères peu scrupuleuses prêtes à offrir aux amateurs leurs enfants filles ou garçons, dans la mesure où c’est souvent pour la famille la seule façon de ne pas mourir de faim » p 146

L’amour à Rome , Pierre Grimal, Belles lettres  1979.

Sur l’abandon des enfants   , Au bon cœur des inconnus » John Boswell Les enfants abandonnés de l’antiquité à la renaissance. Gallimard 1988. Trad Française 1993 La première partie de l’ouvrage traite de l’antiquité. On y apprend aussi que dans la deuxième partie du XVIII°, à Toulouse, le taux des abandons d’enfants pouvait suivant les années atteindre vingt-cinq pour cent des naissances.

Sources

Histoire naturelle livre 7 Pline l’Ancien ,Collection Panckoucke 1829-1833 ; 20 vol. Le livre 7 de Pline se trouve dans le sixième vol. Intéressant notamment sur la faiblesse de l’animal homme à la naissance mais aussi sur son développement et les idées de l’époque par exemple sur le flux menstruel qui fait tourner le vin, périr les jeunes greffes et dont la vue ternit l’éclat des miroirs. Sur les menstrues, l’idée a duré ; il y a des lustres mais non des siècles, en fait avant d’en trouver en tube, que l’on entendait que la femme indisposée ne pouvait réussir une mayonnaise. De nos jours encore, en Thaïlande l’on pense qu’une femme indisposée ne peut bien réussir la confection de la  quasi mythique salade de papaye.

de rerum natura livre IV : 1030-1058  Lucrèce ,pour une théorie de la puberté vue `                  par un disciple d’Épicure.  Belles lettres. 2 vol. Traduction Ernout. Réédition de 1985

 Vies parallèles. Plutarque, Quarto Gallimard 2001Traduction Anne Marie Ozanam avec les enseignants du Mirail, Jean-Marie Pailler, Pascal Payen et Robert Sablayrolles Vie de Numa et de Lycurgue XXVL (IV) 2 « Les romains mariaient leurs filles à douze ans, et même plus jeunes. Ainsi offraient-elles au mari un corps et un caractère particulièrement intacts et purs » p 194

Plaute. Charançon Belles lettres

Suétone Vie de Claude Belles lettres

Martial. Épigrammes

Augustin. Confessions.

Épitecte Manuel  « Les femmes, dès quatorze ans sont appelées « Madame » par les hommes.   En conséquence voyant que, pour elles, rien de nouveau ne vient s’ajouter à cela, sinon de coucher avec les hommes, elles commencent à se parer et c’est en cela qu’elles mettent toutes leurs espérances.

Il vaut donc la peine de veiller à ce qu’elles sentent qu’elles ne sont respectées que si elles se montrent modestes et pudiques. »

Epitecte: Manuel (N°40) p 193 (trad.Hadot). LP

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